Lundi 22 avril 2002
Le premier Pacs signé en mairie
Une cérémonie pour Jérôme Nicolas et Laurent Mériaux
Les Pacs se signent officiellement au Tribunal de grande instance mais il est possible de demander une cérémonie en mairie. La première du genre, à Rennes, avait lieu samedi pour Jérôme Nicolas et Laurent Mériaux.
« Notre Pacs (Pacte civil de solidarité) est avant tout une histoire d'amour, une façon de s'engager l'un avec l'autre », expliquent sans hésiter Jérôme Nicolas et Laurent Mériaux, un couple homosexuel « pacsé » depuis déjà plusieurs mois. « Cette cérémonie en mairie, poursuit Jérôme, permet d'officialiser encore plus notre union et notre amour. C'est une reconnaissance en plus. » Le fait d'être les premiers se traduit par « une fierté supplémentaire. On a l'impression d'inaugurer quelque chose en espérant que d'autres suivent. Pour les homosexuels, les choses ont bien évolué avec le Pacs. On pourrait toutefois aller encore plus loin avec une loi contre l'homophobie, le mariage homosexuel ou la possibilité d'adoption. L'apprentissage de la tolérance devrait aussi se faire dès le collège et le lycée. »

Lors de la cérémonie chaleureuse à l'hôtel de ville, Edmond Hervé en a profité pour rappeler qu'il faisait partie de ceux qui étaient favorables à la signature des Pacs en mairie. « Un Pacs n'est pas anodin. Il consacre un couple qui doit être reconnu par la société. Cette loi (qui permet les Pacs), a poursuivi le maire, honore la laïcité de la République, permet de mettre fin à une discrimination et à l'exclusion, combat l'homophobie et illustre la fidélité. [...] À ceux qui ne voient pas de différences entre les politiques, qu'ils relisent les débats sur le Pacs. » Une cérémonie qu'ont suivie de nombreux amis du couple ainsi que leurs familles dont leurs parents. « C'est une grande journée avec beaucoup d'émotion, avoue la mère de Jérôme. Ça y est, on commence à reconnaître les homosexuels. Ils sont heureux, c'est un beau couple. Le bonheur de ses enfants est la chose la plus importante. »
Gilles KERDREUX.